Photos d'U1 à cette époque.
Le grenaillage avec Gilles Fourny et Pascal Ade...
à gauche, Roberto Toppi à la Mécanique sur la Georg.
La deuxième Georg en Mécanique.
Carte d'outillage que recevait l'ouvrier pour travailler à son poste lors de son embauche...
Pour emprunter un outillage à la journée, l'ouvrier devait déposer un jeton en échange d'un outil, qu'il devait ramener en fin de journée au magasin.
Le service Expédition en 1978 : à gauche : Richard Gilbert puis Liliane Mallet et en partant de la droite vers la gauche : Marcel Parmentier, Danielle Baudry et Raymond Dion.
Ne nous méprenons pas sur la " folie des grandeurs " de U2. En 1978, U1 reste l'unité la plus importante, plus de 80% du personnel ouvrier y travaille. Elle possède également la plus grande capacité de production et surtout est seule apte à assurer la fabrication diversifiée et le service après-vente. U2 n'est conçue que pour le montage de série.
U1 arrive à produire des éléments qui sont utilisés à U2 (plis, cuves, tôles refendues et petit marériel ) et même à U3, l'usine de Fourchambault ( plis et tôles refendues. )
Cette année là, le groupe Alsthom Atlantique a eu un résultat tout à fait positif : un bénéfice de 1,26 milllions de Francs, après dotations aux amortissements de 23,8 millions de Francs.
Au niveau transformateur de distribution, le marché français est dominé par deux groupes : Transunel ( Alsthom Atlantique ) et France Transfo ( Merlin-Guérin ) qui se partage à peu près également le marché.
Pour nous, l'EDF représente 30% des acheteurs et nous exportons pour 40% ( essentiellement au Moyen-Orient )
Mais une ombre se profile, car dès 1977 et à chaque Comité d'établissement et au comité central d'entreprise, la direction présente une situation économique, l'état du marché et le niveau du carnet de commande préoccupante.
A la sortie d'un C.E, une phrase " coup de poing " annoncée par un élu, va tourner dans tout les esprits : Le licenciement pour motif économique d'ordre conjoncturel.
Nous sommes en 1979
Bureau outillage, Mécanique/entretien à U1 avec de gauche à droite : Jean Michel Noël, François Boulet, Claude Leclerc et Michel Nogues.
Le marché intérieur, hors EDF, s'affaiblit dès l'ouverture de la crise économique liée à la récession internationale de 74-75, et cette dépression s'accentue à compter de 76 et 77.
Le groupe cherche donc à compenser par une augmentation de l'exportation. Mais les concurrents sont présents.
Lors du C.E du 9 février 1979, la direction fournit une note d'information sur la conjoncture économique estimée mauvaise et nécessitant une réduction d'effectif de 53 salariés sur 6 mois.
Ce projet intègre à une décision prise par la direction générale d'Alsthom Unelec de licencier 150 personnes dans les établissements de St Quentin, Fourchambault, Petit Quevilly et de réduire les horaires à Vierzon ( 32 heures )
Ouvrière de Fourchambault
Le départ des salariés se fera par mise en retraite anticipée avant le 1er juillet 1979. La direction espère donc, avec la mise en place d'une nouvelle série de transformateur, l'élargissement des marchés et la réduction du personnel, " éviter que de plus graves décisions s'avèrent nécessaires à moyen terme pour l'entreprise. "
Qu'en pensent les salariés ?
Déjà, en 1975, quelques personnes étaient partis en pré-retraite et ce " licenciement " avait tout d'abord été perçu pour une bonne part des intéressés et de leurs collègues comme un drame. Les personnes misent en cause étaient toutes très anciennes et ressentaient la décision comme un jugement brutal sur leur incapacité au travail et comme un manque criant de considération pour les services qu'ils avaient pu rendre.
Malgré tout, les licenciés s'habituèrent rapidement à leur nouvelle situation. La retraite anticipée leur permit de vivre à un autre rythme et la satisfaction qu'ils affichaient lors de leurs visites amicales dans l'entreprise devint fort enviée par leur anciens camarades de travail.
Enfin, s'ajoutant à tout cela, le poids de la crise économique et du chômage provoqua une attitude totalement différente lors de la demande formulée par la direction en 1979.
Les volontaires à un départ en pré-retraite se multiplièrent. Les demandes affluèrent au bureau du chef du personnel en nombre même supérieur aux objectifs prévus auxquels il fallut limiter le nombre de départ.
Pour ceux qui restent au travail, c'est l'inquiétude qui domine, sur l'avenir de la société, sur l'évolution des conditions de travail avec le départ d'ouvriers de surcroît souvent assez qualifiés.
Mais cela ne prit jamais de dimension revendicative : aucun mouvement social ne prit corps à cette période.
( à ce propos, j'en profite pour écrire que je ne m'étendrais pas sur les luttes syndicales dans la partie " historique " de ce blog car une partie lui en sera totalement dédiée. Je pense qu'elle s'intitulera " Les luttes à TPQ " affaire à suivre... )
"Le C.E se déclare opposé aux licenciements des personnes qui manifestent un refus à ce licenciement, et ne voit pas d'objection en ce qui concerne celles qui accepteraient leur départ anticipé"
Après une étude des éléments, l'inspecteur du travail accorde le licenciement.
Cependant, au C.E extraordinaire du 22 juin 1979 un incident notable intervient. La Direction procède à une demande d'heures supplémentaires sous forme de travail un samedi matin pour 30 volontaires et embauche une quinzaine d'intérimaires. Il s'ensuit une ferme prise de position des organisations syndicales qui ont l'impression d'avoir été flouées, et qui vont maintenant être très vigilantes sur les questions d'horaires, de travail temporaire, de contrats à durée déterminée, et demanderont des précisions à presque toutes les réunions.
Nous sommes au congé d'été 1979
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